Hyles dahlii

Hyles dahlii mâle
Hyles dahlii mâle
Hyles dahlii femelle
Hyles dahlii femelle

Hyles dahlii (Geyer, 1827)

Sphinx dahlii Geyer, [1827], in Hübner, Samml. eur. Schmett., Sphingidae: pl. 36, figs 161–164.

Localité type: Cagliari, Sardenia [Sardaigne]

Le Deiléphile de Dahl*

*le nom vernaculaire « Sphinx de Corse » mentionné dans le Guide des papillons nocturnes de France n’existe pas.

Anglais: Smoky Spurge Hawkmoth; Italien: sfinge dell’euforbia sarda

Taxinomie:

Distribution

Ce bel Hyles est connu de Corse, Sardaigne et des îles Baléares. Depuis 1975, l’insecte est collecté occasionnellement sur la côte de Catalogne, au nord est de l’Espagne (Masó & al., 1979). Cette donnée est reprise dans l’ouvrage de Redondo & al., 2010: 176). Il est occasionnel en Sicile et a été signalé de l’île de Pianosa, Italie (Dapporto et al., 1999).  Son signalement de France continentale résulte d’une erreur de détermination (voir ci-dessous)

Plantes-hôtes

Euphorbiaceae, surtout Euphorbia paralias, Euphorbia characias, Euphorbia dendroides, Euphorbia pityusa, Euphorbia pinea et Euphorbia terracina (Pittaway, http://tpittaway.tripod.com/sphinx/). En captivité, l’espèce a accepté sans problème toutes les euphorbes proposées.

On m’avait signalé en janvier 2007 la première capture en France continentale de cette espèce, effectuée au environ de Jujols, dans les Pyrénées Orientale (66) fin 2006. Dans l’ouvrage Guide des papillons nocturnes de France coordonné par Roland Robineau, Schmit (2007: 33) signale de France continentale ce bel Hyles, visiblement sans contrôler l’exemplaire cité.

Pensant qu’il serait intéressant de surveiller l’éventuelle implantation et progression de l’espèce sur notre territoire, j’ai décidé de me rendre à l’exact endroit de cette capture. Le découvreur, Thierry Varenne, a eu la gentillesse de me la communiquer au mètre près. Il m’a également envoyé un cliché recto/verso de l’individu en question, en mentionnant qu’il en avait observés 3 ou 4 la même nuit. L’observation attentive de ce cliché m’a fait arriver à la conclusion qu’il ne s’agit pas d’Hyles dahlii mais d’un exemplaire fortement assombri (et quelque peu aberrant) d’Hyles euphorbiae. Ce spécimen ne présente pas les deux caractères qui diagnostiquent H. dahlii, à savoir le dessous rose vif, et surtout les deux points noirs surnuméraires du dessus de l’abdomen. Tony Pittaway et Ian Kitching ont bien voulu examiner ce cliché et sont du même avis. L’espèce est donc à supprimer de la liste des Sphingidae de France continentale. Toutefois, en mai 2015, je me suis rendu sur le site en compagnie de mon collègue Gary Saunders, où j’ai eu le loisir de collecter H. euphorbiae à la lampe. Tous mes exemplaires récoltés (6 mâles) entrent dans l’intervalle de variation de l’espèce. Des œufs récoltés sur place sur Euphorbia serrata ont donné naissance à des H. euphorbiae tout aussi typiques. Nous n’avons pas revu l’aberration collectée par Thierry Varenne.

Hyles dahlii
Hyles dahlii, imago mâle, ab ovo, Minorque © Jean Haxaire

Hyles dahlii ressemble à une version extrêmement sombre d’Hyles euphorbiae. Sur l’aile antérieure, la zone médiane claire est fortement réduite, et saupoudrée d’écailles brunâtres. L’aile postérieure est tout aussi assombrie, et l’aire submarginale beige pale est pratiquement absente, envahie par une bande postmédiane noire deux fois plus large que chez euphorbiae. Le dessous des ailes et du corps est rose vif, couleur que l’on n’observe jamais avec une telle intensité chez les autres Hyles de France.

Sa chenille est moins luxuriante que celle d’Hyles euphorbiae, noire finement mouchetée de blanc avec une bande latérale et une bande dorsale rouge vif. La tête, les pattes et la corne sont de la même couleur.
L’insecte vole en mai/juin et produit certaines années une seconde génération en août/septembre. En Corse, et contrairement à la Sardaigne, il n’est jamais abondant aux lampes U.V.

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