Photographier

Canon Eos 50D + Flash MT 24 EX
Canon Eos 50D + Flash MT 24 EX

L’amateur de Sphingidae a globalement deux approches possibles du groupe: la photographie ou (et) la collecte.
Si l’on peut dire que tous les entomologistes qui collectent pratiquent aussi la macrophotographie, l’inverse n’est pas vrai, et il existe des photographes exclusifs qui se refusent à tout prélèvement.
Je considère que l’approche systématique est indissociable de la constitution d’une collection de référence. On ne peut pas disséquer une photo, et désormais, avec l’approche moléculaire, si l’on souhaite effectuer un prélèvement (généralement une patte), encore faut-il avoir gardé  un exemplaire. Alors, le prélèvement est il compatible avec le respect de la biodiversité? Pour moi  c’est  une évidence, et j’ai déjà justifié cette opinion dans l’accueil.

La photographie
Le cliché scientifique n’est pas une photo artistique. Il présente l’insecte (ou la chenille) de façon classique, le plus souvent de profil ou en vue dorsale pour les chenilles, et en vue dorsale pour les imagos. Si l’on souhaite un cliché plus original, on peut changer d’angle, limiter la profondeur de champs pour se focaliser sur un point de l’insecte, travailler ses fonds. Mais cela risque de rendre plus malaisée la détermination. C’est tout simplement une autre discipline.

Canon Eos 50D + Flash MT 24 EX dorsal
Canon Eos 50D + Flash MT 24 EX dorsal

La majorité des clichés de ce site (plus de 70%) on été réalisés avec le dispositif ci-dessus. Boitier Canon Eos 50D, 60mm macro Canon/100 mm macro Canon, et surtout flash MT 24 EX Canon.

Les autres, plus anciens, proviennent de l’ancien boitier Eos 350 (avec les mêmes flash et objectifs), et pour les plus vieux, de mon fabuleux Nikon Coolpix 4500.

Le numérique a révolutionné la macrophotographie. Désormais, avec un peu d’habitude, on peu faire des clichés de haut niveau avec un compact à 400€ et même moins, si sa fonction macro est un peu élaborée. Chez Canon, la gamme Ixus, surtout dans les premières générations (40, 50), donne des résultats saisissants et n’ont rien à envier avec certaines photos prises avec un matériel 10 fois plus coûteux.

Tout est évidemment question de jugement, mais personnellement j’aime les photos bien découpées sur un fond neutre, harmonieux et équilibré. Je n’aime pas les fonds noirs comme on en obtient souvent avec les flashes annulaires, et pour les éviter, j’utilise souvent un flash additionnel (MT 580 EX Canon) commandé à distance qui m’éclaire le fond, ou bien j’utilise un fond artificiel, carton coloré de façon irrégulière présentant la teinte dominante mettant en évidence les couleurs de l’insecte. Tout cela se discute, mais je ne vais jamais plus loin que l’ouverture 13, la photo perdant de son mordant au delà même si la profondeur de champs y gagne.  Ci dessous, je présente quelques clichés que je juge satisfaisants (fond, luminosité, profondeur de champ…)).

Hyles euphorbiarum Argentina
Hyles euphorbiarum Argentina © Jean Haxaire

Le cliché de gauche présente un insecte qui n’est pas de la faune de France (l’amateur averti aura remarqué) mais dans la mesure où il s’agit de technique, cela n’est pas gênant. C’est un des rares représentant du genre Hyles en Amérique du Sud, Hyles euphorbiarum (Guérin-Méneville & Percheron, 1835) . L’exemplaire représenté ici provient d’Argentine, élevé en France à partir d’une souche que m’avait procurée Tony Pittaway.

Papillon chenille
Macroglossum stellatarum fraîchement éclos, France « Le Roc » Laplume (47310) © Jean Haxaire